Depuis la réforme issue des accords de Bologne et outre l’objectif de professionnalisation, le cursus de conservation-restauration de l’École Supérieure d’Art d’Avignon a intégré la dimension de la recherche dans le parcours des étudiants à partir du second cycle. A des enseignements conventionnels, l’Unité de recherche interdisciplinaire en conservation-restauration de l’ESAA (URI-CR) adosse un programme de recherche – « art et artefactualité » – appliquée à la conservation-restauration des artefacts « artistiques » de l’art contemporain1, et « ethnographiques »2 conservés dans les institutions publiques. Concernant cette dernière catégorie, le cursus avignonnais est désormais le seul en France à lui dédier un enseignement spécialisé, après l’arrêt de celui du Master CRBC à l’Université Paris I – Sorbone.
Les oeuvres contemporaines, qu’elles soient installées, performées ou interactives, ont pris une place grandissante dans les musées et dans d’autres collections publiques et privées. On a vu apparaître de plus en plus d’oeuvres dont les technologies hybrides et intermédiales suscitent des réflexions et questionnements au sujet de leur pérennisation et de leur réitération. Parallèlement, une part croissante d’archives conservées par les institutions patrimoniales ont des supports sonores et visuels. Avec la multiplication des media de masse (cinéma, télévision, radios, internet, musiques, dispositifs sonores et multimedia), les usages et la préservation de ces archives, sous-estimés il y a peu encore sont devenus des enjeux actuels.
Quoi ?
Dans le panorama français des formations homologues, l’identité du cursus de conservation-restauration de l’ESAA se fonde sur la méthode mise en œuvre pour cette recherche. A partir de l’examen d’un artefact culturel et de la pluralité des attachements dont il est et fut le vecteur, une grande importance est accordée à l’enquête3. Celle-ci ne vise pas à oblitérer ou minimiser l’autre composante de la compétence en conservation-restauration, à vocation technique et technologique celle-là, constituant le présupposé de l’activité le plus communément admis. En réalité, si la dimension technique demeure toujours importante, celle, théorique, de l’histoire et de l’esthétique des formes préside à toute opération pratique. L’histoire propre aux documents et aux œuvres ainsi que l’étude des conditions matérielles et technologiques qui les ont produits ne sont pas dissociables de leur conservation et de leur restauration. L’enquête constitue donc le préalable de l’analyse critique donnant lieu à la construction de l’argumentaire propre à l’angle de vue4 du conservateur-restaurateur, et à même de soutenir une proposition de traitement.
Toute la démarche est consignée dans un mémoire de fin de II° cycle. Les questionnements et propositions de réponses concernent principalement les moyens et objectifs de la conservation-restauration en fonction de la nature, du statut, de l’ontologie, du régime, de la pérennisation et de la transmission des objets que cette activité est appelée à prendre en charge.
Comment ?
La professionnalisation accélérée de son activité à la fin du XVIIIe siècle, a incité le (conservateur-) restaurateur à prélever progressivement des matériaux, outils et méthodes dans l’industrie pour constituer et augmenter un arsenal technique et technologique qui permette de faire valoir son efficacité et d’établir sa spécialité. Aujourd’hui et en l’absence de norme disciplinaire, le chercheur en conservation-restauration s’autorise de la même façon, le recours à certains concepts et savoir-faire des sciences humaines et sociales5. Son enjeu est la capacité d’alimenter l’ argumentaire précis d’un parti-pris de traitement, tant qualitatif que quantitatif, au delà de la seule injonction déontologique par défaut. Au moyen de la description et de la démonstration, il s’agit de rendre compte tant des examens et de l’analyse d’un bien culturel en dérangement, que de justifier des propositions pour y remédier.
En somme, la formation à la recherche vise essentiellement l’acquisition des capacités
-
d'examen et d'analyse matérielle de la forme et de la structure d'un artefact,
-
d'examen de ses propriétés de fonctionnement et d'usage dans une situation plus ou moins bien circonscrite,
-
de formulation d'un questionnement permettant de délimiter les contours d'une enquête,
-
de réflexion, d'analyse et de synthèse,
-
d'argumentation et de conceptualisation,
-
de connaissance, de compréhension et d'analyse de texte,
-
de familiarisation avec les outils méthodologiques de sciences humaines et sociales,
-
d'étude et de compréhension de l'argumentaire ou de la conceptualisation d'un auteur étudié,
-
d'étude du contexte intellectuel environnant d'un auteur étudié,
-
de maîtrise du discours oral et écrit.
Exemples
Camille BENECCHI fut diplômée en 2012 après la soutenance de son mémoire Ornements de plumes de Guyane : des objets en situation muséale originaires des communautés amérindiennes. Comment concevoir les échanges culturels dans le cadre de la conservation-restauration ? Après s’être rendue sur place pour rencontrer les héritiers de leur culture d’appartenance, elle s’est interrogée sur le rôle du conservateur-restaurateur dans la transmission au public d’ « objets sémiophores » dont elle a révélé la complexité des techniques d’assemblage et de tout un ensemble de significations qui dépassent leur exotisme.
Diplômée en 2014, Laura GIRAUD a soutenu son mémoire de recherche intitulé « Conservation-restauration des publications sonores Lèpre Électrique et Léprothèque de Jean-Pierre Bobillot, K7, Tipp-Ex et Poésie ». Elle y démontre notamment que le transfert des archives sonores, visuelles et des oeuvres technologiques d’un support analogique à un support numérique ne consiste pas en une simple opération technique : il nécessite avant tout une analyse matérielle, philologique et esthétique. La notion même de source sonore a été ébranlée à la fois par l’introduction de nouvelles techniques et par la redécouverte de formats oubliés.
Quoique nous soyons contemporains d’un générateur Cockcroft-Walton et de la société qui l’a fait naître, il constitue désormais une altérité, la physique moderne demeurant opaque hors des laboratoires. Aussi, l’étude de faisabilité pour une préservation ex situ de cet artefact issu de la « Big Science », qui plus est à forte connotation esthétique, a supposé pour Rémy GEINDREAU, diplômé lui aussi en 2014, une étude interdisciplinaire – relatée dans son mémoire » Contribution de la conservation-restauration au destin patrimonial d’un générateur Cockcroft-Walton » – en rapport avec des ex-usagers, physiciens, techniciens, historiens, anthropologues, … afin d’intégrer au mieux la rupture entre ses modes d’existence passés et son destin patrimonial.
Diplômée en 2015, Mathilde CHASSAGNEUX s’est penchée sur un film expérimental d’artiste, dont il ne reste plus aujourd’hui que deux copies différemment incomplètes, mais qui permettent néanmoins d’envisager une restauration de l’occurrence originelle au prix de sacrifices mesurés. Son mémoire a pour titre « Une expérience cinématographique à l’épreuve du temps, sauvegarde et diffusion d’un film expérimental. Etude sur la conservation-restauration de Soft Collisions Dream of the Good Soldier de Yann Beauvais et Frederick Rock 1991″.
En 1994, l’artiste Dado a investi un ancien chai, lui-même inclus dans un site naturel aujourd’hui protégé. Diplômée onze ans après, Léa STROPPOLO s’est confrontée à la lente disparition d’un ensemble de peintures murales et de sculptures. Comment conjuguer les contraintes de préservation d’un espace où patrimoine naturel, industriel et artistique sont imbriqués ? Des procédés de numérisation 3D pourraient constituer une relève virtuelle ex situ à même de garantir une pérennité à l’image de l’oeuvre et à « l’esprit du lieu » tout en laissant le site original en prise avec la nature. Son travail a donné lieu à son mémoire intitulé « Dado, hôte des Orpellières. Le virtuel peut-il constituer une relève efficace pour un espace aux logiques de patrimonialisation et aux formes d’expérience multiples ? »
Pour quoi ?
Au delà du particularisme d’un programme spécialisé, la recherche envisagée constitue une fonction émancipatrice pour le conservateur-restaurateur professionnel en devenir. Celle de développer sa capacité de soutenir un discours propre au rapport spécifique6 qu’il entretient avec les objets qui lui sont confiés. « Un dogme qui a longtemps présidé en Europe, la pratique de la restauration voulait que celle-ci fût absolument invisible, insoupçonnable. Ce dogme, sérieusement remis en question aujourd’hui (car les traces de l’histoire d’un objet ont également leur valeur), … » 7. Par le passé, le résultat de son travail devant être imperceptible, le restaurateur était relégué à l’invisibilité et par conséquent, au mutisme. Son aptitude à « se glisser dans la peau » d’un artiste l’acculait à l’effacement derrière l’oeuvre censément inaltérée. En regard de l’évolution et de la définition actuelle de sa discipline, le conservateur-restaurateur aspire aujourd’hui à endosser la responsabilité et l’expression d’une activité à caractère libéral8 non pas cantonnée à la technique, mais relevant aussi d’une aptitude à la conception à partir d’une démarche critique.
Ce faisant, la réflexion et l’analyse alimentent ipso facto un réexamen critique des enjeux de cette discipline9, à partir de difficultés causées à la fois par la variété croissante d’artefacts actuels patrimonialisés ou muséalisés, et par la remise en question des conceptions établies qu’elle provoque. Conserver-restaurer ne peut pas consister en l’adéquation de traitements avec les aspects d’une déontologie essentiellement conçue en considération de genres artistiques traditionnels. Il aura fallu un peu plus d’un siècle d’expériences pour que le savoir-faire de la restauration analogique s’établisse. Or les productions des Avant-garde et les développements actuels du numérique requièrent la détermination d’un cadre déontologique qui leur soient appropriés. Une reconception de la discipline est nécessaire eu égard à la mise à mal des réquisits de l‘authenticité, l’originalité, l’intégrité et la réversibilité par les productions de l’art contemporain et de cultures éloignées tant géographiquement que temporellement. Autrement dit, il ne s’agit pas de conserver-restaurer en vertu d’une déontologie définitive propre à cette activité, mais de se doter de règles éthiques révisées correspondant à la nature, la temporalité ontologique, le fonctionnement et l‘usage d’artefacts issus de l’art contemporain, de cultures exogènes ou de groupes sociaux modernes. Ces nouvelles prescriptions devront intégrer des changements de conception à la lumière de propositions émises par certains auteurs10, tels que, par exemple, les tenants d’une approche institutionnelle de l’art11.
Pour qui ?
L’entrée en second cycle mention c-r réservée aux titulaires du DNAP mention c-r de l’ESAA ou d’au moins une licence équivalente, est assujettie à l’acceptation de sa candidature par la commission d’accès en II° cycle. Elle suppose un engagement conséquent, tant par la quantité de travail à fournir que par la régularité de présence ou par l’implication personnelle durant les cours. Outre l’exigence d’assiduité et de ponctualité, le caractère professionnel de cette formation réclame une capacité de responsabilité et d’autonomie dans son rapport aux biens culturels pris en charge, aux autres, et à l’institution. La réussite des années M1 et M2 dépend largement du climat de respect, de partage et d’investissement. Il est fortement déconseillé de concilier ce cursus avec d’autres études ou un emploi alimentaire trop chronophage.
Avec qui ?
En raison de l’étendue des problèmes rencontrés, une approche interdisciplinaire et même internationale est essentielle. C’est pourquoi l’URI-CR prône la collaboration entre conservateurs de collections, scientifiques, artistes, juristes, philosophes, sociologues, théoriciens et historiens de l’art, de l’art, … et conservateurs-restaurateurs. En plus des nombreuses institutions publiques dépositaires de biens culturels à l’ESAA, l’URI-CR a noué et entretient plusieurs partenariats locaux, régionaux, nationaux et internationaux, dans le cadre de différents projets de recherche et de développement.
Avignon Collection Lambert, ISTS, Campus technologique PG, Maison Jean Vilar, Musée Angladon, Musée Calvet, Musée lapidaire, Musée du Mont de Piété Musée du Petit Palais, Musée Requien, Palais du Roure, UAPV : Laboratoire culture et communication, Laboratoire d’histoire: Master patrimoines et archives historique, IMBE, Chimie des matériaux des objets d’art et d’archéologie, IMBE, restauration écologique,
régionaux CCR, Perpignan, CICRP, Marseille, C2RMF, Paris , EHESS, Centre Norbert Elias, Marseille, FRAC-LR, Montpellier, FRAC-PACA, Marseille, Museon Arlatten, Arles, Carré d’art, Nîmes Musée d’art sacré, Pont-Saint-Esprit,,
nationaux Musée africain, Lyon, MUCEM, Marseille, Musée Jacques Chirac (Quai Branly), Paris, Musée des Confluences, Lyon, Musée des tissus, Lyon, Université Paris I, Master de conservation-restauration des biens culturels,
internationaux ABA, Guangzhou, ABA, Sarajevo, ABK, Stuttgart, ENSAV, Bruxelles, EPA, Porto Novo, Musée d’ethnographie, Neuchâtel.
Pour quel avenir ?
La reconnaissance des diplômes des établissements d’enseignement supérieur est désormais liée à la qualité et l’efficience de l’insertion de leurs diplômés. Le DNSEP option art, mention conservation-restauration au grade de Master II, a pour vocation une insertion professionnelle directe à un niveau bac+5 principalement dans le domaine de la sauvegarde de biens culturels, mais aussi dans d’autres secteurs, tels que la régie d’oeuvres d’art, la médiation culturelle, l’enseignement. Quels que soient les statuts endossés, le tableau ci-dessous montre une très bonne insertion professionnelle des diplômés des cinq dernières années.
Promotion |
Nombre |
Entreprise individuelle
|
Société de Portage |
Salarié(e) public, privé |
Poursuite études sup. |
Autre secteur |
Sans exercice |
2011 |
08 |
03 |
02 |
02 |
00 |
01 |
00 |
2012 |
06 |
02 |
02 |
01 |
00 |
01 |
00 |
2013 |
10 |
01 |
02 |
02 |
01 |
04 |
00 |
2014 |
12 |
04 |
03 |
01 |
01 |
03 |
00 |
2015 |
06 |
00 |
01 |
02 |
01 |
01 |
01 |
Une étude statistique approfondie sur les dix dernières années est en cours afin de permettre une actualisation et une précision de ces données.
© Semin‘R
Le carnet de recherche Semin’R hébergé sur la plateforme Openedition12, a pour vocation de rendre visible publiquement cette dynamique aussi prospective, notamment par l’entremise des productions autour du séminaire « art et artefactualité ».
_____Notes____________________________________
1. « Une œuvre d’art au sens classificatoire est un artefact tel qu’un ensemble de ses aspects fait que le statut de candidat à l’appréciation lui a été conféré par une personne ou un ensemble de personnes agissant au nom d’une certaine institution sociale (le monde de l’art) » in Georges Dickie, Art and the Aesthetic. An Institutional Analysis, Cornell University Press, 1974, p. 34. En plus des genres hérités de la tradition académique, l’art contemporain comprend notamment la catégorie générique des « arts médiatiques » (media art) qui réfèrent à toute œuvre d’art dont le fonctionnement recquiert une composante technologique. Cette catégorie recense aujourd’hui l’art biotechnologique, l’art cinétique, le cyberart, l’art électronique, l’art informatique, l’art interactif, l’art multimédia, l’art numérique, l’art photographique, l’art du réseau (ou net art), l’art robotique, l’art sonore, l’art spatial, l’art technologique, l’art vidéo, … On s’accorde généralement à considérer que ses débuts remondent à la fin de la deuxième guerre mondiale ou au début des années soixante.
2. Ces objets ne réfèrent plus seulement aux cultures dites « primitives » par le passé. Ils comprennent aussi les objets « scientifiques » et « techniques » qui relèvent d’une ethnographie des sociétés modernes, initiée au début du XXè siècle par les sociologues de l’Université de Chicago. L’ ethnographie sociologique de Chicago s’est développée tout au long du XXè siècle en privilégiant à la fois un fieldwork anthropologique et un travail sociologiquel au moyen des techniques du journalisme d’enquête.
3. Concernant les artefacts « artistiques » et « ethnographiques », cette enquête d’inspiration pragmatiste vise à réunir toutes les informations susceptibles de mettre en lumière tous les aspects et effets dont ils sont le vecteur dans des situations données, de déterminer les conditions, intérêts et potentialités qui leur sont associés.
4. Au sens propre comme au figuré.
5. La philosophie, l’esthétique, l’anthropologie, la sociologie, l’ethnologie, la sémiotique, … cf. https://seminesaa.hypotheses.org/7318
6. On parle très souvent d’une « intimité unique ».
7. Pol Pierre Gossiaux, « Conserver, restaurer : écrire le temps en Afrique », CeROArt [En ligne], 1 | 2007, mis en ligne le 09 octobre 2008, URL : http://ceroart.revues.org/253
8. Profession exercée sur la base de qualifications appropriées, à titre personnel, sous sa propre responsabilité et de façon professionnellement indépendante, en offrant des services intellectuels et conceptuels dans l’intérêt du client et du public. (Directive européenne relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles, n°2005/36/CE, 43). Celles et ceux qui exercent cette profession après obtention de leur diplôme, sont encouragés à la publication : http://ocim.revues.org/1103
9. Sa définition normative a été adoptée par l’ICOM à Shangaï en 2010.
10. Par exemple, Jean-Pierre Cometti, Art et Facteurs d’art; ontologies friables, Presses universitaires de Rennes, 2012, et à paraître en 2015, une approche philosophique contemporaine de la conservation-restauration
11. « L’idée fondamentale de l’approche institutionnelle de l’art est que pour expliquer ce qui fait qu’un objet donné est ou non une œuvre d’art, il faut s’intéresser non seulement aux propriétés intrinsèques de cet objet, mais aussi, et surtout, à la place qu’il occupe au sein du contexte institutionnel fourni par ce que l’on peut appeler « le monde de l’art », in George Dickie, « The new institutionnal theory of art », Proceedings of the 8th Wittgenstein Symposium, n° 10, 1983, p. 57-64.
12. OpenEdition est un portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, développé par le Centre pour l’édition électronique ouverte (Cléo – UMS 3287), un centre associant le CNRS, l’université d’Aix-Marseille, l’EHESS et l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse.
_____Bibliographie________________________________
Jean – Pierre COMETTI, Conserver / restaurer . L’oeuvre d’art à l’époque de sa préservation technique, NRF / Gallimard, 02.2016,Actes du Colloque SFIIC (13es journées d’études),tenu à l’ INP du 24 au 26 juin 2009,
Art d’aujourd’hui, patrimoine de demain – Conservation-restauration des œuvres contemporaines – Art Today, Cultural properties of tomorrow – Conservation of contemporary artwork, SFIIC, 2009,Actes de la journée d’étude Restauration et non-restauration en art contemporain tenu à l’ESBA de Tours le 14 Février 2007, Tours, ESBA/ARSET, 2008.
94
Nelson GOODMAN, L’art en théorie et en action, Trad. de l’anglais (États-Unis) et postfacé par Jean-Pierre Cometti et Roger Pouivet, L’éclat / Tiré à part, 1996.
Actes du colloque Conservation et restauration des œuvres d’art contemporain tenu à l’École nationale du Patrimoine (ex INP) à Paris du 10 au 12 décembre 1992, Paris, La Documentation Française, 19
Programme d’enseignement
L’unité d’enseignement UE « langue »
L’unité d’enseignement UE « recherche »
La démarche de recherche en II° cycle CR se fixe pour objectif une tentative de résolution de problèmes indissociables de type théorique et technique. Ils sont posés par la nature, le genre, le statut et/ou la médiation d’un artefact culturel ou d’une collection et concernent le conservateur-restaurateur. Ces problèmes nécessitent une reconsidération des conceptions en vigueur, à la fois de sa discipline et de la sauvegarde des biens culturels. L’ enquête doit se traduire par un travail axé sur des problèmes et leurs enjeux clairement mis au jour. Ainsi ils permettront de délimiter un champ d’investigation précis ainsi qu’une démarche susceptible d’être appréciée à la lumière d’une argumentation propre et d’une clarification ou d’un éclairage nouveau. La valeur du travail sera principalement liée pour l’objet considéré,
-
à la capacité de s’engager dans l'examen approfondi de sa situation et des questions qu'elle soulève,
-
à la proposition d'intervention, par la mise en oeuvre d’une démarche clairement définie, et enfin
-
au recours à des théories et concepts corrélatifs de ces questions.
- histoire de l’art
- méthodologie
- séminaire
L’unité d’enseignement UE « professionnalisation »
- Droit
- Réalisations à caractère professionnel
- Médiation didactique de projet
Le stage professionnel en M1 / s8
Chaque étudiant-e est tenu-e de compléter et de renforcer son expérience professionnelle en effectuant un stage au semestre 8, dans au moins une institution publique ou privée impliquée dans la conservation de biens culturels. Les stages sont sélectionnés en fonction des projets de recherche envisagés ou de domaines de prédilection. L’établissement tient à jour un annuaire de structures partenaires mis à disposition des étudiant-e-s. Cette période d’autonomie hors de l’école donne lieu à un rapport écrit circonstancié et critique, ainsi qu’à un exposé oral en fin de semestre.
La préparation à la sortie
Pour favoriser l’insertion professionnelle des étudiant-e-s, l’école organise en M2
– des séances d’informations, collectives ou individuelles, sur les dispositifs d’aide à la création d’entreprise,
– des enseignements assurés par des professionnels, permettant d’appréhender les différents statuts professionnels, le droit du travail, les marchés publics, la fiscalité des entreprises et des études de cas.
Le diplôme final: Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique / option « art », mention « conservation-restauration », au grade de Master II (Niveau I).
- Le projet
Direction de projet
Il est impérativement assuré par l’un des conservateur-restaurateurs enseignant à l’ESAA ou en étroite relation de partenariat avec elle. Son objectif principal est un accompagnement individualisé, en M1/s8, de la quête d’un stage en institution, et en M2 CR, du processus d’élaboration déontologique d’une ou plusieurs propositions de traitements prévus et parfois réalisés à l’endroit de l’objet qui en est sujet, en concertation avec le maître d’ouvrage, et qui satisfassent des attendus de résultats de qualité professionnelle.
- Le mémoire
Le mémoire de recherche proprement dit consiste en un document écrit et imagé d’ au moins 30 pages environ comportant 2500 signes chacune, doté d’informations annexes dont un dossier d’examen comportant l’identification, le constat d’état, le diagnostic et le rapport d’intervention sur l’objet pris en charge.
L’évaluation du mémoire repose sur les 7 critères suivants: • clarté et précision dans la présentation de la problématique et de ses enjeux ; • clarté et pertinence de la démarche dans son ensemble ; • conscience de la portée des choix effectués ; • richesse des connaissances et des points de vue mobilisés (sur le plan artistique et théorique) ; • pertinence des arguments : originalité du propos et des idées, ainsi que de la proposition de traitement suggérée ; • qualité de la langue ; • pertinence/originalité des conclusions.
Direction de mémoire
Dès l’année M1 CR, elle est prioritairement assurée par un enseignant théoricien de l’ESAA. Son objectif principal est un accompagnement individualisé de l’élaboration et de la rédaction d’un mémoire qui rende compte de la recherche menée à partir de l’étude et de l’examen d’un artefact culturel ou d’une collection.
M1- CR / s7 |
Nature des enseignements |
Heures |
ECTS |
UE Langue |
Anglais |
15 |
1 |
UE Professionnalisation |
Droit du patrimoine |
30 |
2 |
Réalisations à caractère professionnel |
120 |
8 |
|
Médiation didactique de projet : écrit |
60 |
4 |
|
UE Recherche |
Séminaire |
90 |
6 |
Méthodologie |
90 |
6 |
|
Histoire de l’art |
45 |
3 |
M1- CR / s8 |
Nature des enseignements |
Heures |
ECTS |
UE Langue |
Anglais |
15 |
1 |
UE Professionnalisation |
Stage en institution |
300 |
20 |
Rapport de stage critique |
75 |
5 |
|
Médiation didactique de projet : oral |
60 |
4 |
M2 – CR / s9 |
Nature des enseignements |
Heures |
ECTS |
UE Langue |
Anglais |
15 |
1 |
UE Professionnalisation |
Statut professionnel / Marchés publics |
45 |
3 |
Réalisations à caractère professionnel |
120 |
8 |
|
UE Recherche |
Séminaire |
90 |
6 |
Méthodologie |
90 |
6 |
|
Projet / Mémoire |
90 |
6 |
M2 – CR / s10 |
DNSEP option art, mention C-R |
ECTS |
Soutenance du Mémoire |
5 |
|
Soutenance du Projet |
25 |
Crédits ESAA: M. Maire / Actualisation: 06.2016