SOUTENANCES DES DIPLOMES SUPERIEURS DE RECHERCHE EN ART
Nous sommes heureux de vous annoncer que les soutenances du troisième cycle de recherche en performance de l’École supérieure d’art d’Avignon se dérouleront les jeudi 8 et vendredi 9 octobre prochains. Ces soutenances auront lieu dans différents sites mettant en évidence les relations de notre établissement avec la vie artistique et culturelle de la ville d’Avignon. Nous remercions en particulier le Musée du Petit Palais et l’ARDENOME pour leur collaboration.
Articulant réflexion théorique, actions performatives réalisées in situ et échanges avec le jury, les propositions des trois candidats rendent compte des formes singulières de la recherche en école d’art. Elles témoignent aussi du positionnement et de l’engagement de l’ESAA dans cet espace ouvert par la performance à la jonction des arts-plastiques et des arts de la scène.
Étant donné le contexte sanitaire, ces présentations publiques auront lieu sur invitation.
Le jury est présidé par David Zerbib, chercheur et professeur à l’université de Genève. Les membres en sont Xavier Franceschi (directeur du FRAC Ile-de France), Cyril Jarton (directeur de recherche et coordinateur du DSRA), Bernard Müller (docteur en anthropologie et chercheur associé à la plateforme performance de l’ESAA), Lydie Toran (directrice de recherche), Marc Zammit (artiste).
Programme
Jeudi 8 octobre, 14h-17h, Musée du Petit Palais, Palais des archevêques, Place du Palais, salle 16
« La notation de performances : sa création, ses usages, ses enjeux » par Julie Larouer
La notation a pour but de consigner sur un support physique toutes les informations nécessaires à la réalisation d’une action musicale, chorégraphique ou performative. Si en danse et en musique, la notation est une pratique admise, un outil de diffusion et de création, elle est encore marginale dans le domaine de la performance. L’objet de cette recherche a été de créer une notation spécifique pour la performance. Cette notation contient toutes les indications nécessaires à un refaire ou « reenactement ». Cet « outil » a permis d’activer différentes performances historiques, notamment l’Immortelle mort du monde de Robert Filliou et d’autres actions Fluxus lors du Nouveau Festival du Centre Pompidou, en 2015. Dans le travail artistique de Julie Larouer, cette notation revêt aussi une valeur plastique pour elle-même. Elle permet de créer des « plateaux de jeux » à échelle humaine qui comportent un intérêt graphique et offrent des possibilités de mouvements aux participants qui peuvent s’en emparer.
Vendredi 9 octobre, 9h-12h, ARDENOME, 2 Rue Rempart Saint-Lazare
« La performance comme processus transformateur de la conscience du corps » par Eve Woda
Les performances participatives de Eve Woda répondent à son besoin personnel de « réparation » suite à des évènements ayant affecté son corps et son psychisme. La relation recherchée entre le corps de la performeuse et public, dans le contexte artistique, s’appuie sur la pratique de la sophrologie et sur l’intérêt de l’artiste pour l’approche phénoménologique inaugurée par la philosophie de E. Husserl et M. Merleau-Ponty. Ce travail soulève des enjeux artistiques, thérapeutiques et philosophiques autour des questions suivantes : quelle est la conscience que j’ai de mon corps ? La performance peut-elle la transformer ? Quels moyens puis-je mettre en œuvre pour transformer la conscience de mon corps ? Comment la relation au public peut-elle transformer l’état de conscience de mon corps ?
Vendredi 9 octobre, 14h-17h, École supérieure d’art d’Avignon, 500 Chemin de Baigne-Pieds
« Sens et usages de la notion de renouvellement dans la pratique de la performance » par Xiaoxin Gui
Le jeune artiste propose une exploration corporelle de la notion de « renouvellement » qu’il a constituée à partir d’une synthèse entre la pensée traditionnelle chinoise – notamment taoïste – et de son regard sur le monde contemporain. Le renouvellement questionne la nouveauté – technologique, économique, biologique, sociale, artistique… – et revient en même temps sur un processus de transformation plus fondamental déjà présent dans le Livre des Changements ou Yi King, ouvrage le plus ancien de la culture chinoise. Le propos et les actions présentées mettront en évidence la manière dont les arts performatifs constituent dans le domaine de l’art moderne et contemporain une expérience de renouvellement des formes plastique et de leurs modalités de transmissions.