Coordination : Benoit Broisat
Le projet Riken no ken se construit autour d’une collaboration entre l’École Supérieure d’Art d’Avignon et l’Université d’Art de Musashino à Tokyo. Il prend pour titre l’expression par laquelle Zeami désigne la capacité de l’acteur de Nô à se percevoir en imagination depuis le point de vue du spectateur. La formule métaphorise ici le désir d’articuler les échelles du local et du global (avec leurs problématiques sociétales et environnementales), en nourrissant l’appréhension d’un contexte donné de l’apport d’un regard extérieur éloigné.
D’autres enjeux découlent des spécificités des deux cursus de l’ESAA, Création et Conservation-Restauration.
Émanant d’un ARC inscrit dans le champ des cultures numériques, le projet s’attachera à une analyse critique des outils mis en jeu (emails, visioconférences, réseaux sociaux…), sondant leurs incidences sur l’information véhiculée et les envisageant comme médiums artistiques et espaces d’exposition potentiels.
Il s’agira aussi de nourrir les pratiques de conservation des spécificités de l’approche japonaise qui privilégie, plutôt que la préservation de l’objet dans sa matérialité, celle de son idée, de son principe et des savoir-faire qui lui sont associés.
Le projet s’appuiera sur le soutien de l’Institut français de Tokyo et du Grenier à Sel (lieu d’art avignonnais) pour développer des ateliers collaboratifs à distance, des mobilités entrantes et sortantes, des séminaires, des expositions et des publications.
Crédit photo : Christophe Charles